Une courte vidéo, réalisée très rapidement pour illustrer mon approche du « Global Warming » à travers une vision très sombre du futur. L’expression d’une angoisse tenace sur le sujet après 30 années passées en Corne de l’Afrique et les premiers effets du changement climatique observés durant une quinzaine d’années. Et pourtant, le changement climatique… c’était déjà « maintenant », à l’époque de la couche d’ozone des années 80, alors que les scientifiques les plus éclairés sonnaient le tocsin « fin du monde » dès les années 50…
Je raconte souvent qu’à mon retour en France, au delà du constat du fort repli identitaire qui s’est insidieusement installé dans toutes les couches « ethniques » de notre société française plurielle, mon premier choc fut celui du changement climatique très ressenti dans les endroits où j’avais vécu mes 20 premières années de jeunesse : étant originaire de l’est du pays, j’avais l’habitude de zones très enneigées l’hiver. Une neige persistante qui faisait notre bonheur de gamins, moins celui des parents…
Où est la neige papa ?
Lors de mon retour à l’été 2018, la « canicule » ne m’avait pas paru si rude ; je revenais d’une région où les températures et l’humidité étaient quelque peu… excessives. A l’approche de l’hiver, j’avais prévenu mes enfants qui n’avaient jamais connu la neige… : « Vous verrez, ce sera splendide et unique… »
La neige est tombée une nuit… et a disparu le lendemain en fin de matinée. Cela fait à présent 3 années que nous revivons pratiquement le même scénario, dans une région (Ain/Savoie/Haute-Savoie) connue quand même pour sa rigueur hivernale et ses stations de ski… Bien sûr, en altitude, la neige est encore là, mais ce « léger » réchauffement l’empêche à présent de se stabiliser dans la plaine. Ce changement climatique, à vrai dire, je le constate et le vis depuis déjà 20 années.
Le changement climatique, c’était déjà avant
Il existait auparavant un cycle dans cette partie de la Corne de l’Afrique. Un rythme fragile mais régulier : une saison « fraîche » et une autre « chaude ». A la saison « hivernale », nous avions l’habitude de recevoir des pluies, il n’était pas rare de se réveiller le matin avec une sorte de « brume » matinale. Il y a environ une vingtaine d’années, ces fameuses pluies de la « saison fraîche » ont… complètement cessé ! Une sécheresse chronique s’est durablement installée dans le pays en transformant radicalement les modes de vie nomades ancestraux et en causant d’irréparables dégâts dans le fragile écosystème de cette partie aride de la Corne de l’Afrique. Il m’a fallu du temps pour me « conscientiser » au phénomène que je trouvais « normal » et peut-être « passager » : il n’existe aujourd’hui (en 2018) plus qu’une seule saison avec une période « tiédasse » et l’autre « hyper-caniculaire ».
A l’occasion d’un documentaire institutionnel sur le climat, j’ai pu bavasser avec quelques responsables et scientifiques sur le sujet : le constat était alarmant, voire même effrayant… J’ai tenté de multiplier, à mon échelle personnelle, les initiatives d’alerte sur le sujet que je pensais plus « visible » dans cette région. Mon retour en France eut l’effet d’une seconde « douche froide »… moi qui pensais retrouver mes 4 saisons d’antan bien marquées et régulières ; j’ai l’impression de revivre une seconde fois la chronique d’un désastre annoncée.
Cette vidéo, ce ne sont juste que quelques heures passées, à un moment de loisir… Un travail presque négligé, des mocap non finalisées, un décor à l’emporte pièce, un final à la « Planet of Apes », premier du nom, et la scène où Charlton Heston découvre la statue de liberté à demi enfouie… Mais il y a une intention sincère derrière ce message, une envie de hurler (ou de pleurer) au nom d’une planète/nature qui commence à… se venger, lentement, sûrement… et durablement.
Est-il trop tard ? Peut-on inverser la tendance, comme à l’époque de la fameuse couche d’ozone « rafistolée » à la dernière minute avec quelques rustines environnementales ?